mardi 5 février 2013

La Californie


Cette nuit, j’ai rêvé que j’étais Karen, la grande gigue de Californication. C’est la nouvelle série que je regarde. De là, à en rêver, il y a normalement un monde mais pas chez moi. D’autant qu’il fallait un peu coucher avec David Duchovny, alias Hank Moody. Je l’ai fait vraiment pour la continuité de l’histoire, ils sont mariés dans la série. Ça sert à rien de faire sa mijaurée, des fois, il faut aller au turbin. Et puis, dans les rêves, on ne décide pas vraiment du scenario, ni de qui est le héros ou si c’est bien de coucher avec Hank Moody. On subit les choses, on se laisse faire, on couche. Ce que j’ai docilement fait. Mais maintenant bien réveillée, je me dis que c’est pas très réglo de ma part de rêver de cali-fornication, endormie à côté de mon bien-aimé. Pendant qu’il devait encore se battre avec des dragons ou éteindre des feux. Véridique. Mais personnel. Mais j’avais envie de le partager. It’s too cute ! Le mec qui rêve d’être pompier ou prince charmant. Pendant que moi, l’effarouchée, je chevauche la Californie !

Et puis après, oh horreur, j’étais Hank en slip et……
Bon, je ne me rappelle plus de la suite.

Vous savez, l’inconscient est un monde opaque, je ne préfère même pas m’y aventurer pour comprendre ce qu’il s’y passe. Je n’ai pas besoin de connaitre la signification de tous ces rêves surtout les miens. Et, ne vous arrêtez surtout pas au côté superficiel de celui-ci, sylphide californienne mi- femme, mi- fornicatrice. Il y a une autre couche sous les pavés : la Californie ! Je rêve de soleil, la nuit me sert d’exutoire à mon mécontentement météorologique quotidien.

Dring dring !!!!!!!! Boum boum boum !!!!! (on frappe à la porte)

Qui me sort de ma rêverie ? Prise en flagrant délit de coquinerie virtuelle, je reste un moment pétrifiée par la sonnerie puis me ressaisie. Je n’attends personne. Je suis sensée bosser, pas d’enfants, la maison est étrangement silencieuse, je suis en robe de chambre, café chaud près de mon ordi, tout s’annonce bien. Alors, dans ma maison, la boîte aux lettres est une fente dans la porte d’entrée. On peut l’ouvrir à son aise et épier l’intérieur. Juste pour s’assurer qu’il n’y a personne. Le monsieur en question qui s’acharne sur ma sonnerie ouvre ce clapet. Je me cache. Je suis en robe de chambre et surtout pas arrangée. Personne n’a le droit de me voir pas préparer. Même les facteurs ou les coursiers, ou les livreurs. Personne. Mon joli teint célestin du matin est le  résultat de longues heures passées à  chercher l’Astuce maquillage qui me rendra belle comme le jour tous les matins. Et ça marche, oh que oui !  Je suis donc plaquée contre le mur, ma respiration s’accélère, mes mèches rebelles matinales se collent sur mon front - lavage de cheveux aujourd’hui - que dois-je faire ? J’aimerais bien qu’il laisse tomber, y’a personne ici, on dépose le colis ou on laisse un mot, mais on-s’en-va !
Je suis légèrement bloquée, je n’ai aucune issue, je ne veux pas ouvrir mais il a l’air tenace. Ah, super, mes tartines sautent du grille pain. Je croise les doigts pour qu’il n’ait pas les oreilles de chien (rapport aux ultrasons) (je sais qu’il n’a pas de vraies oreilles de chiens) et qu’il ne fasse pas le lien entre tartines et petit déjeuner et Mme Machin à la maison. Hello ? Hello ? Notre livreur a fait le lien.


Purée, il insiste. Il aurait dû être vendeur de catalogues par correspondance, il aurait fait fortune. Ça se trouve, c’est important ? Peut-être que j’ai gagné au Loto et qu’il vient me donner le chèque ? Bah oui, mais non, j’ai pas mis ma touche éclat, je ne peux pas recevoir ainsi. Et puis réflexion faite, c’est impossible j’ai joué qu’une fois au Loto et c’était en 1999. Je sais qu’ils mettent du temps à retrouver les gagnants parfois, mais là, y’a prescription, mon butin a dû passer dans L’Euromillion. 
Ou bien, comme dans les films, c’est un subponea, vous savez, quand les autorités vous envoient un de leurs sbires pour remettre en personne (vous, l’accusé) un document qui prouve que vous êtes  incriminés et dans la merde. Ça se trouve c’est ça ? Je suis dans la merde ? Mais j’ai rien fait ! Attends… je réfléchis……j’ai bien volé un cadre, pour photos, magnifique en plastique au Carrefour de l’Agora dans l’Essonne quand j’avais 15 ans et bon, une poussette restée sous mon caddie par inadvertance au moment de passer en caisse, quelques années plus tard, en 99. Tout c’est passé en 99, l’envie de me faire un Loto et de voler une poussette.
M’auraient-ils retrouvé après tant d’années ? Je l’ai plus la poussette. C’était pour Oscar. J’étais une jeune mère, j’avais les hormones en vrac. Mais j’ai payé ma dette à la société maintenant, foutez moi la paix !

Zut, la minuterie du four retentit. Ouais, en plus des tartines, je me suis fait un pain au choc que j’aime mieux doré au four. Bah oui, j’ai le temps, personne pour m’en empêcher et me voir.
Sauf ce maudit livreur. Le four sonne comme la sirène incendie des pompiers New-Yorkais. Là, aucun doute, le mec, il sait que je le prends pour un con et que je me cache juste derrière la porte. Je fais des grands pas de côté avec mes chaussons lapins en restant collée au mur. Je ferme les yeux, fais une mini prière pour qu’il ne me voit pas (je pris la Déesse Artémis, rapport aux animaux, ça me donne souvent de la force, avant c’était Dionysos mais ça me faisait boire). J’appuie sur le bouton pour éteindre le four. Je regarde mon pain au choc avec une larme, et je me dis qu’en fait c’est ridicule cette histoire, je m’en fous de cet inconnu qui est en train de ruiner mon petit-déj. Alors, toujours à grands pas, mais cette fois droit devant moi, comme le mannequin sur son podium (en chaussons lapins mais avec panache), j’ouvre en grand la porte, l’air un poquito énervée pour découvrir… ciel, mon mari !

Toute cette transpiration sous les bras, pour mon mec ? Je lui demande ce qu’il veut à cette heure là ? Poliment mais je suis juste surprise quoi. A-t-il entendu ce que je racontais sur mes rêves ? A-t-il vu que je mangeais des tartines + un pain au chocolat ? Il me répond qu’il fait froid et qu’il a oublié ses clefs de bureau. (Bah, oui mais non. Je suis pas arrangée !!!)
J’ai l’air un peu suspecte tout d’un coup donc virement à bâbord et sourire de rigueur. Je lui trouve ses clefs et lui souffle de ma main un baiser volant. Bonne journée Darling !


Mariam Pagand refait des siennes. Elle revient parmi nous et elle a bien raison parce que ses illustrations sont hyper jolies. Merci merci merci!!!






6 commentaires:

  1. huhuhu... c'est drôle :-D !
    ça m'a rappelé une de tes chroniques, quand tu te cachais derrière la porte quand ton ex-ex venait chercher les enfants.... est-ce que petite fille tu ne te cachais pas déjà derrière les portes pour échapper à telle ou telle corvée, pour écouter les adultes parler ou essayer de voir un bout du film qui t'a été interdit parce que c'est le soir et que tu es trop petite pour le regarder??? hum? ou alors tu es comme une autruche de salon, à défaut de sable tu utilises les derrières de porte ;-)
    je ne jette pas la pierre, bien loin de moi cette idée, car qui n'a pas essayé de faire croire qu'il n'y a personne à la maison. et bien pas moi. cependant j'ai lâcher énormément de lest avec ma fierté et je n'hésite plus à me montrer échevelée et en pyjama à 11h, quand le facteur sonne à la porte. tant pis pour lui...

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  2. et les illustrations sont super, comme toujours!

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  3. Réponses
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    2. c'est pour rigoler bien sur... je ne voudrais pas te fâcher, j'en serais bien chagrinée.
      mais puisqu'on est entre nous, j'en suis moi aussi... (soupir)

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  4. il m'en faut plus pour me fâcher! Et puis j'aime bien l'image. Marie

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