mardi 15 janvier 2013

Les janviers difficiles


Janvier bat son plein et je ne sais toujours pas quelles résolutions 2013 choisir. D’habitude je suis assez rapide, minuit, pouf pouf, la bise et la to do liste à l’arrière de mon jean sur un bout de papier plié en quatre. Ça commence toujours par : « je jure sur la tête de ma mère que je ne mangerai plus de camembert avant le dîner » (parce qu’on ne mange pas avant de manger), que je ne boirai qu’un verre de vin par soir et non 5 ou 8 comme en cette fin d’année et cetera ». Mais cette année, je bloque. Je suis bien trop jeune pour avoir réaliser tous mes vœux et toutes mes résolutions. J’irai plutôt voir du côté de  mes deux trois problèmes récurrents et au lieu de procrastiner, il faudrait vraiment que je les résolve avant les 31 décembre. Place au traitement de fond ! Alors, le camembert, est malheureusement obligé d’être en haut de mon top 5. Mais qui c’est que ça emmerde réellement, à part moi, quand j’essaie mon jean taille 38 qui me fait deux rangées de bourrelets - pour bien me retenir si je tombe à la renverse du Titanic, un jour. En règle générale, je suis trop occupée à essayer de me rappeler tout ce que je dois faire pour penser à ma ligne (ne pas oublier de sortir le camembert du frigo pour qu’il soit bien moelleux. Avant le souper). Mais c’est l’autre jour en France, chez mon père, à la téloche, que j’ai vu un mini sketch de Florence Foresti (again), où elle disait que c’était pas sa ligne qu’elle voulait retrouver mais celle de Melissa Theuriau, qui passait  par là  avec sa poussette, en se déhanchant du cheveu à tout va. Et au ralenti. J’ai ri. Désolée. Enfin, pour être exacte, j’ai ri jaune car une toute petite voix au fond de moi a dit « moi aussi ».
Je me suis même retournée pour m’assurer que personne n’avait rien entendu. Pas de danger mon père était encore en train de soliloquer, regardant son vin ou ses figurines napoléoniennes, se plaignant que ça n’intéressait jamais personne dans cette famille d’ignares. Bah non p’pa, je regarde Foresti et c’est bien plus divertissant que le grand Schtroumpf et Napoléon penchés sur baby Jésus, secondés par l’âne et la vache dans ta crèche. Il a perdu les santons.


Quoiqu’il en soit, j’ai eu un flash très prégnant. J’avais Foresti en face de moi avec son corps de petit oiseau qui fait du rameur tous les matins et se plaint d’avoir 400 grammes en trop. Et moi. Moi, qui devient l’ombre de moi-même. Moi qui ai laissé tomber me. Moi et mon verre de rouge, sali par mes  empreintes de doigts à force de me resservir du Château Cantenac 2008, sélection Madame. Entre le pantalon et le t-shirt ? Un bourrelet. Celui de décembre. Le tout affalé sur le canap. C’est pas beau. J’ai un petit frère en Amérique qui s’appelle Homer et qui aime les beignets. Et ces petites voix, celle de la poissonnière et celle qui sent bon le Timotei camomille de Melissa, qui me disent, « toi, ma Marie, si tu veux aussi cette ligne, va falloir me reposer ton vino et commencer presto les pompes et les abdos. Faut penser Jane Fonda maintenant ».

En plus, j’avais d’autres vœux qui me tenaillaient depuis mi décembre et j’avais hâte d’être au 1er janvier pour pouvoir enfin les exaucer. Et entre nous, quand on ne fait pas la liste des bonnes résolutions, on se sent tout vide, avec le mauvais goût d’être toujours dans l’année précédente. Donc, faites en une vite fait à  minuit moins cinq, n’importe quoi, comme heu…. je serai plus gentille avec le chien de ma voisine Paddie, je ne pousserai plus le linge sale du haut des escaliers, je ferai moins de bruit en mangeant , ça c’est pour Rosie, la liste n’est pas exhaustive…heu… je donnerai plus de £1 au monsieur qui vend le Big Issue (journal des sans-abris), car il coûte £3, je ne mangerai plus de chocolat avec des noisettes mais que des noisettes etc… j’en ai plein d’autres, contactez moi pour des idées.

Revenons à nos moutons, j’ai un réel problème. Ce régime, je dois le faire de toute façon, mais suis-je obligée de le faire en janvier ? Ça peut pas attendre février ? Bon, en mars j’ai 40 ans, j’aimerais être au top de ma forme et prouver au monde entier et surtout à Sandrine Fougères, qu’à vingt, trente ou quarante ans, je suis toujours la femme à abattre. J’assure, je suis jeune dans ma tête, sexy dans mon corps, et connectée au monde (comme Kevin Bacon ). Du coup, faudrait peut-être que je commence maintenant, non ? Le truc c’est que j’ai des choses bien plus altruistes que ça, à mettre en œuvre et je ne peux pas tout faire. Moi ou le bonheur des autres ? Selon une étude on est vraiment plus heureux quand on fait  des cadeaux aux autres qu’à soi. Je n’ai pas l’intention de dépenser un centime mais je veux, je sais pas… être plus….gentille ? Aider mon prochain, être plus disponible pour mes enfants et les gens.

Le souhait numéro 2 était de finir mon livre de chevet et c’est fait depuis 2012. Ce qui veut dire que numéro 3 « penser à moi d’abord » est maintenant en position numéro 2 et c’est mieux. C’est comme un signe du destin. Oui, je devrais me garder des moments pour moi plus souvent. Dorénavant, j’assumerai mes journées, je lirai en plein jour, je dormirai même, ou je ferai semblant, je regarderai le plafond juste pour défier la raison et l’ennui et j’apprendrai à dire merde à ce que pensent les autres de moi.

Je sais pas pourquoi je sens que c’est mon année, la consécration.


En d'autres mots, c’est pas simple de prendre de bonnes résolutions, c'est même trop astreignant pour commencer l'année, je vais garder mes petits bourrelets et apprendre à les aimer ; ils sont mignons, ma foi!








Merci à ma chère Elisabeth Hazard, reine des aquarelles.

3 commentaires:

  1. en tout cas l'artiste de cette semaine rend un très joli hommage à ta légendaire beauté je trouve. Très belles aquarelles.

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  2. ah! les bonnes résolutions de début d'année... ah! les kilos post-grossesse... ah! la quarantaine.... c'est du lourd cette semaine, dis donc.
    pour ma part il y a belle lurette que je ne fais plus de "bonnes résolutions" en début (ni en milieu, ni en fin d'ailleurs) d'année, Procrastinaciòn, c'est moi, olé!
    les kilos post-grossesse associés à la quarantaine, par contre, me posent un peu plus de problèmes.
    j'adooore mes 42 balais et les revendique avec bonheur, mais les petits travers qui vont avec la prise d'âge peuvent parfois me laisser un drôle de goût dans la tête (oui, la tête, la bouche devient poreuse avec l'âge c'est bien connu) et les kilos en font partis. J'opine donc, comme toi en conclusion, qu'il faut commencer par aimer ces petites formes, très féminines au demeurant, et les apprivoisées, car à nos âges, trop de minceur nuit à la beauté de nos traits.
    bon c'est tout ce que j'ai trouvé pour me consoler, mais ça marche et c'est le principale ;-)
    je suis d'accord avec Cédric, les aquarelles sont tout à fait plaisantes et illustrent à merveille ton propos.
    cela dit, et pour me rattraper, j'aime à tous les coups les illustrations qui accompagnent tes écrits.
    très bon début d'année à toi, ta petite "famille nombreuse" et à vous cher(e)s "Marie me" addicts.

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  3. Merci, comme toujours Celine et vive le chiffre 42!

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