Fiancée à Londres, mariée à Perpignan. La classe !
D’accord, Londres me donnait du fil à retordre mais, les
Rosbifs et moi c’était une histoire qui roulait. On n’allait pas se laisser
faire par cette grande ville qui essayait de me renvoyer dans mes contrées.
Nous nous sommes fiancés avec Pip. Il m’avait dit plusieurs fois que, si je
continuais comme ça, à être si charmante, il allait me demander en mariage.
Comme une menace.
Bah, moi, j’ai continué.
On imaginait un avenir où l’on serait marié,
avec plein d’enfants et où l’on vivrait dans un château, dans les collines près
de Candy et de son prince des collines, Anthony. Enfin, moi, j’imaginais ça.
Pip j’en sais rien. J’étais Martine passe un week-end à Londres et tombe
amoureuse du Prince William tous les jours.
Donc arriva ce qu’il devait arriver. Il fit sa
demande et je répondis : OUI ! OUI ! OUI !
L’affaire était dans le sac en deux minutes. Pas
de tergiversation, hop hop hop, on s’achète des bagues à la date symbolique de
la… je vous le donne en mille … St Valentin. Martine je vous dis, des vrais
niais.
Dring dring !!!!!!
C’est Catoche à l’appareil. Bon, on lui dit
qu’on est en pleines fiançailles ? Allez oui.
Ni une, ni deux, elle abandonne tout :
boulot, Bruce Willis s’il vous plaît (pas content de se faire planter par la
belle rousse) le Ritz et ses minis fours.
À l’époque son métier était de s’occuper de nos
amis les stars et puis aussi, pour de vrai, elle est rousse.
La voilà, trémolos dans la voix, qui se pointe
au bout de la rue, alors qu’on avait même pas raccroché le téléphone. Emue par
la nouvelle, elle nous offre le champagne pour fêter ça, avec je crois, les
larmes au yeux. Elle paraissait cependant un peu déçue de notre réaction.
J’aurais dû lui dire : « Cathy, nous planons à cent mille, on est
shooté de bonheur ».Parce que oui, on était comme des gamins qui voyaient
leur poney violet préféré descendre de l’arc-en-ciel avec tous ses copains
poneys ailés, et que tout d’un coup, ça faisait plein de poneys et trop
d’amour à donner.
Une fois redescendue sur
terre, je devais penser à l’organiser ce mariage. Moi, je rêvais d’un manoir
anglais, perdu dans la campagne, aux jardins bien taillés et animaux de la
ferme en liberté. Les hommes auraient des chapeaux hauts-de-forme et les
demoiselles d’honneurs seraient hystériques en me voyant, sautant sur place et
criant que je serais trop belle (on ne rigole pas, j’ai déjà vécu ça au mariage
d’une amie). Lui, rêvait d’un mariage champêtre, dans le Sud de la France, sous
un soleil écrasant, avec vin qui coule à flot, camembert et saucisson à
profusion. Là, en fait j’ai dit oui. C’est l’effet camembert .
On avait choisi un domaine viticole dans le Languedoc Roussillon près de chez ma mère. Je m’aperçus rapidement que, préparer son mariage, c’était vraiment un truc de nanas et que, Anglais ou pas, un homme voyait ça de loin et en parlait toujours en plissant les yeux. Comme si c’était compliqué et qu’il fallait se concentrer.
On avait choisi un domaine viticole dans le Languedoc Roussillon près de chez ma mère. Je m’aperçus rapidement que, préparer son mariage, c’était vraiment un truc de nanas et que, Anglais ou pas, un homme voyait ça de loin et en parlait toujours en plissant les yeux. Comme si c’était compliqué et qu’il fallait se concentrer.
Juste pour la petite histoire, à l’époque,
j’avais commencé un nouveau boulot, à hautes responsabilités, beaucoup plus
exigeant, fatiguant et astreignant que ceux d’avant. J’étais l’assistante d’un
couple qui évoluait dans… le show business. C’est bien, c’est vague et en même temps
ça veut tout dire. Des marginaux aux goûts très acérés, qui prenaient des
risques et aimaient la culture underground. Cette période de ma vie fut très
intéressante. D’accord, vous voulez savoir.
Bon, par exemple, mon patron, aimait bien un
petit verre le matin et même des fois, un petit l’après-midi. Alors, c’était
bien pour les réunions : ça pouvait aller vite - sauf quand il s’endormait
en plein milieu d’une phrase ou qu’il partait aux toilettes et que je le
retrouvais au bar d’en face. Par contre, c’était terrible pour mes nerfs. Mes
nouvelles responsabilités généraient un stress impressionnant et j’avais en
plus un mariage sur les bras.
To be continued...