mardi 11 décembre 2012

Le mardi lecture et littérature

« Ma saleté de tignasse refuse de coopérer…me voilà en train d’essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Tout en me répétant cette litanie, je tente une nouvelle fois de mater la rébellion capillaire. Excédée, je lève les yeux au ciel… »

STOP !!! N’en jetez plus.
E. L James (si c’est son vrai nom), vous avez gagné, je n’ai pas commencé votre livre que je suis déjà excédée et je songe à virer plutôt Barbara Cartland.
C’est salon du livre cette semaine sur mon blog.
Si mes parents m’ont donné le goût de la lecture dès mon plus jeune âge (Martine, comme vous le savez, Fantômette, La famille des Barbapapa), ils ne m’ont jamais rien dit sur  la fin de cette douce période littéraire. Celle où, quand on devient parent, on ne lit plus. C’est sûrement par nostalgie que mes parents me poussaient à lire. Adieu donc, les gros pavés et bonjour Mickey, bonjour Voici, les lectures compatibles avec ma vie de mère de famille et au foyer. Par contre, j’ai gagné en savoir faire : je sais, à présent, faire trois choses en même temps : manger debout dans la cuisine, porter un enfant, ou un gros sac de linge sale et regarder les images de mes magasines. J’ai perdu un peu en culture générale dans cette histoire, n’ayant plus le temps de lire mon journal du samedi matin, mais ça ne manque à personne. Une ligne et un enfant qui m’interrompt. A la cinquième fois, je sais plus où j’en suis, si je lis du Voici ou un article sur les écoutes illégales de News of the world. Qui couche avec qui et qui écoute qui ? Alors, de frustration, je jette le journal! La question demeure, est-ce si grave de ne plus être au fait de l’actualité quand on passe ses journées avec ses enfants et que lorsqu’arrive l’heure des grands, on part se coucher ?? Six mois que je suis sur La chute des Géants de Ken Follet. Je lis trois pages religieusement tous les soirs. Mes paupières sont, en général, très lourdes à la deuxième page. Je dois lutter héroïquement car mon voisin se moque de moi et me demande souvent si j’ai déjà lu la Bible - pratique de l’humour à répétition sur les gens faibles. Mes moments lectures ressemblent à des séances d’hypnoses. Je rentre dans une phase de semi inconscience où je ne sais plus si je suis dans les tranchées aux côtés de Billy, le fusil en joue, ou si je suis juste à plat ventre en position dodo.

C’est à cause des enfants. J’en ai trois. Et bien flûte (ou merde comme on veut) à eux, je continuerai d’acheter des livres. C’est à cause du mari aussi, non ? Faudrait être sur une île déserte deux heures par jour. Héliportée parce qu’on a pas trop de temps. Personne ne pourrait  venir avec moi. Personne.
Faut-il que j’attende la retraite pour recommencer à lire ou quoi ? (Je sais,… quelle retraite ?). Quand mes enfants seront grands et indépendants. Mais mon petit doigt me dit que ça ne s’arrête jamais d’être parents.

Abandonnée à mon triste sort, j’ai dû changer un peu mes lectures. Mon cerveau ne prenait plus en compte les histoires ou les mots compliqués. S’il y avait plus de deux personnages principaux et que je ne prêtais pas vraiment attention à leur nom, c’était fini pour moi. Genre, John Carmichael et Jonas Mitchell. Bon, là, ça va. Mais si, entre en scène Toby Hutchinson, je suis foutue. D’abord, on était très bien avec John et Jonas et puis qui est Toby ? Je croyais que c’était le frère de John. Attends, je reprends la première page. Ah, non, Toby c’est juste le coursier qui vient livrer une enveloppe (c’est suspect). Il disparaît à la page 5 car la livraison, certes un peu longuette, est terminée. Emballé, c’est pesé, on passe à la page 6 et je suis toujours avec mon livreur à me demander si je ne ferais pas mieux de l’oublier, ou si je dois suivre mon instinct, à savoir : est-il vraiment coursier? Vous voyez mon problème ? Je perds un temps fou, c’est pourquoi, j’aime bien quand il y a une femme, au moins visuellement, j’arrive à faire la différence. Il me faudrait un homme, une femme et un animal, là, je serai bonne. King Kong (c’est fait, toutes les versions), Babe (avec ta mère Cédric), Howard Duck (y’a longtemps) etc... C’est pathétique, je sais. En plus, vous n’êtes pas sans savoir que je mélange l’anglais et le français et qu’en fin de journée, je ne sais plus où j’habite, tellement tout s’emmêle dans ma tête.

La vie et mes enfants me refusent le droit à la détente, au calme et à la volupté, (à la luxure aussi, heu, non pardon, à la gloire et l’amour de l’argent. Bref, à tous les péchés capitaux) je lirai des polars en été et des sagas en hiver. Pas de biographies, j’ai un standing. Et ça, c’est quand les gens ne décornent pas mes pages.

Donc, qu’est-ce que j’ai choisi de lire prochainement, je vous le donne en mille ? Fifty Shades of grey de E.L James (Eldorado ?). Enfin, j’ai choisi, j’ai choisi… mes enfants ont choisi, puisqu’ils m’empêchent de lire des livres qui défient mon intelligence. C’est donc à cause d’eux que je me tourne vers l’érotisme de salle d’attente. Ils ont des goûts un poil vulgaire ces enfants tout de même !  Je n’ai pas voulu le lire en anglais, malgré mon bilinguisme aigu, car je dis toujours que la lecture doit m’aller droit au cœur, pas à la tête. Oui, je dis des choses comme ça. Il s’agit aussi de vivre l’histoire, la ressentir. Et j’avoue que dans ce cas précis, j’aurai dû faire une exception à la règle et le lire en anglais. Le premier paragraphe de la toute première page n’augure rien de bon. Que faire ? Lire coûte que  coûte ce porno à mamans, histoire de pimenter ma vie monotone de mère de famille au risque de lire une histoire ridicule et d’en avoir honte et de ne jamais vous le dire, à vous, mes copines ? Ai-je du temps pour le ridicule ? Pour l’érotisme, toujours, mais le ridicule, je ne sais pas. Que de questions et si peu de temps.

Je pense persévérance. Je vais d’abord finir les 500 pages de Ken Follet ensuite E.L James parce qu’il est sur la table de nuit maintenant (à m’envoyer des signaux érotiques) et puis pour les histoires plus complexes, je vais attendre ma soixantaine, ma maison de retraite à Miami, mon bandeau visière et ma peau tannée par le soleil. Je lirai du Jackie Collins (sœur de Joan (héroïne de Dynastie)) avec mes copines américaines.


Illustrations d'Hélène Badault du blog aufildelene.com . Merci beaucoup Hélène, je suis flattée d'avoir tes dessins sur mon blog.



9 commentaires:

  1. Quand deux grandes talentes se rencontrent!!!! Bravo les filles, vous etes fantastiques ;)

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  2. Tu n'en peux plus ,Marie.Mais tu sais mettre des mots sur le mal.Je serai à Miami.Avec mes livres de Christine Angot pour stabiliser les chaises et la table.Tu sais comment c'est Miami , tout ce sable.Bises.J.Marc.

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  3. On se reconnaît tellement dans ce portrait! Je serai pas aller jusqu'à choisir 50 nuances de Grey (d'abord je n'en connaissais pas l'existence) mais mon cher frangin me l'a offert suite à un commentaire sur ta page Facebook! Raconte pas la fin ;-).KK.

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  4. On se reconnaît tellement dans ce portrait! Je serai pas aller jusqu'à choisir 50 nuances de Grey (d'abord je n'en connaissais pas l'existence) mais mon cher frangin me l'a offert suite à un commentaire sur ta page Facebook! Raconte pas la fin ;-).KK.

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  5. Aïe ! J'en ai qu'un, mais mon désert littéraire ressemble fort à ce qui est décrit... Bon, pour K. Follet j'ai mis 3 mois... alors avec 3 enfants, ça devrait faire 9 mois, le temps d'une grossesse ;)

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  6. Faites des gamins qu'ils disaient!

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  7. Du moment que tu te mets pas à lire des bédés !!

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