La bitch est morte,
vive la biche !
Je prends donc ces
mots comme un signe. Allez ! Comme dans les années chinoises. C’est mon
année.
Je le prends d’autant
plus personnellement que j’ai aussi un côté un peu bitch. Et ça, elle a pas mis le doigt dessus la belle-mère. C’est
presque un signe du destin, vous voyez.
On me dit que la biche est morte, ça me rassure. Je me sens plus légère
d’un coup et prête à commettre de nouvelles diableries. Ça doit se transmettre dans les gènes car Oscar
ce matin m’a interloqué par son audace. En rangeant ses affaires, j’ai trouvé
un t-shirt inconnu dans sa penderie. Je voulais savoir d’où il sortait. Le T-shirt. Il ne savait pas, il
réfléchissait. Puis il s’est rappelé que ce devait être à Bilal. Ou non à
Kaito.
« Han… j’chais pu maman !!! ». Il m’a demandé si je l’aimais bien ce t-shirt. « Regarde ! » C’était un gros
oiseau genre Titi (peut-être un angry
bird ?). J’ai dit avec une moue « …mmm non pas trop » puis lui « beh t’as qu’à le prendre sinon ? »
Sinon quoi ?
Ahlala les jeunes
aujourd’hui ! Il voulait me donner le t-shirt de son pote ! Non de
diou ! C’est bitch non ?
Meanwhile les semaines passaient à vitesse grand V. Mes activités périphériques me permettaient de supporter le
quotidien et ma séparation. Je me forçais aussi à sortir. Ma baby-sitter ne me
coûtait pas cher, ce n’était autre que Pip !
L’occasion fait le
larron (j’avais du temps pour moi maintenant, autant en profiter non ?), je
passais pas mal de week-ends sur Paris pour retrouver ma famille et mes amis,
ceux qu’on a besoin de voir quand ça va pas. J’allais téter la gougoutte comme
dirait Mamie Gorby sauf que moi là-bas c’était plutôt téter du goulot. Les
nuits parisiennes me vampirisaient. J’étais un peu Dr Jekyll et son ombre ou un
des deux Guetta (David je peux pas, donc Cathy ce sera) : la fête, la
fête, la décadence, le bon goût, la bonne musique et champagne pour tout le
monde !
Je rentrai le
dimanche complètement retourné, parfois encore enivrée. Mais c’était bon de
voir des amis, de danser, de rigoler. Et de trouver des épaules sur qui
pleurer. Des fois des bras. Et de remettre ma panoplie de maman (pas fraîche)
le dimanche soir à 19h00.
La dernière fête en
date était celle de mon ami Cédric. Je peux vous dire qu’on a mis le feu sur la
piste et sur ma air guitar. Mais à
nos âges, on paye pour s’être amusé autant. Les lendemains sont douloureux.
Très difficile en fait. Ayant peu dormi et beaucoup bu (maman et tes
copines : en fait je bois pas tant que ça, c’est juste pour faire drôle
dans l’histoire), mon trajet Paris-Perpignan en train fut extrêmement pénible.
Pour info, je récupérais mes
enfants chez ma mère. Cendrillon redevient souillon, moi, maman. Et ne vivant
plus dans votre pays, chers amis, je n’étais plus habituée à la SNCF et ses
promesses bidons. J’aurais aimé qu’on m’avertisse sur l’IDtgv.
Sans me consulter
IDtgv m’a réservé une place dans un carré convivial.
Plusieurs ambiances étaient à disposition au moment de la réservation, mais
personne ne m’en a parlé. En arrivant dans mon wagon, il n’y avait qu’un
monsieur en face de moi qui m’a salué très poliment. J’ai répondu mmmbonjorur très doucement pour ne pas l’atteindre dans le visage avec mon haleine
avinée (maman, si tu lis toujours, je n’ai pas de problèmes avec la boisson).
Assise, je m’enfonçais dans mon
écharpe et me préparais
à cinq heures de sommeil sans s’arrêter.
Le monsieur avait
envie de s’asseoir maintenant à côté de moi. Mouais si tu veux, pas toutes
les cinq minutes, j’ai l’intention de dormir. Et j’y retournais. Dans
l’écharpe. Ensuite une dame et son fils d’environ sept ans arrivent et
s’assoient en face de moi. Bonjour !!!!
à cinq heures de sommeil sans s’arrêter.
Elle avait besoin
d’attention cette dame. Elle nous expliquait à moi et mon voisin de droite
maintenant, en nous regardant bien, qu’elle avait été bloquée sur le quai, à
cause de contrôleurs qui regardaient un à un les billets des usagés. Elle a
bien cru rater son train etc…. Elle avait l’air gentil et bien élevé, un peu
année 80 au niveau de la sape et de la coupe de cheveux mais pourquoi pas, on
fait ce qu’on veut avec son look.
En gros, l’ambiance
s’annonçait convivial à mon grand désarroi. En fin de gueule de bois, et aussi
par politesse, un œil fermé, un œil ouvert, je me suis redressée et je suis parvenue à aligner deux
mots à notre femme des années 80: ah
bon ? Ouais, moi, on
m’appelle la pipelette. Tu me dis bonjour et je te tiens la jambe pendant des
heures. A la fin tu connais le nom de ma première maîtresse (Mme Bergeron) et
la couleur de mes chaussettes que j’avais achetées à Rotterdam avec mes parents
en 1986.
Mais le monsieur à
côté de moi - que je prenais pour un homme dans sa soixantaine juste content de
la vie et heureux de prendre le train en face de moi, puis à coté de moi - très
poli lui a répondu « ah mais Delphine je t’avais dit de ne pas retournée
acheter tes journaux …… »
Mais que se
passe-t-il ? Qui parle ? Ils se connaissaient ? Pourquoi elle me
regardait alors ? En fait, les chaises musicales c’était juste pour que je
comprenne bien que les places étaient réservées à sa famille. Et
« Delphine » ne me parlait pas du tout. Elle racontait juste à son
mari, la panique qu’elle s’était prise dehors et moi avec mon ah bon anodin, je me mêlais carrément de
se qui ne me regardait pas. Je me suis encore plus ratatinée dans mon siège et
me suis endormie après l’annonce du contrôleur : « Bonjour vous êtes
en voiture 18, espace convivialité (je m’en doutais !), dites bonjour à
votre voisin (véridique !) et le monsieur à côté, tout sourire « ah
bah moi, c’est fait, j’ai dit bonjour ! »
C’était vrai. Bonne
nuit.
Illustrations de Lorie Letrepuec qui aime les biches comme moi. Merci poulette.
Illustrations de Lorie Letrepuec qui aime les biches comme moi. Merci poulette.
je t'avais dit que ca faisait des guilis dans le ventre d'être cité dans ton blog ?
RépondreSupprimerJe peux en dire plus si tu veux. Je peux même faire un mardi que sur toi! Oh bon idée ça!
RépondreSupprimerfaudra que je dessine ?
RépondreSupprimerBon idée comme bon voyage ou bon chance! BONNE!!!!!
RépondreSupprimerHeu oui Cedric mi décembre on fera un spécial TOI. Tu dessines et je parles de toi. Je l'ai déjà fait pour ton annif mais je peux a mort le refaire. Rien ne m'arrête.
Hey Marie me!
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