mardi 30 octobre 2012

Méfions-nous de la chanson française.


Mike Brant m’a rendu visite hier soir. J’écoutais Chérie FM et il est apparu. Comme ça sans préambule. Les paroles de sa chanson ont commencé à danser devant mes yeux, à prendre des formes créant des messages juste pour moi, son micro swinguait, son brushing ondulait, Mike me chantait sa chanson.
Aïe! Quitte à expérimenter les visites de chanteurs morts, j’aurai préféré Elvis.
















« Rien qu’une larme dans tes yeux.

Ouhlalala, arrête ça tout de suite. Je suis déjà en plein spleen hivernal. 
Tu es très fort Mike Brant, trois mots seulement autour d’une « larme » et voilà que je refais le film de ma séparation. Je fais pourtant tout mon possible pour ne pas penser à Pip. T’as pas compris que la cuisine, le sport, le jardinage, les Andréous, c’est pour oublier ? Juste avant cette chanson, j’étais un peu en séance de self-analyse. Peut-être bien que mes pensées vagabondaient dans la mauvaise direction et qu’une force surnaturelle, genre un dieu, a dû dépêcher Mike Brant et une radio pour me guider et poursuivre mon analyse correctement.

C’est toujours ta seule réponse.
Mike, je suis dans mon lit, bien gentiment, tu as de la chance que je ne change pas de radio, alors tes remarques désobligeantes, tu peux te les carrer  ranger dans un tiroir.

Quand je te dis qu’il vaudrait mieux,
Ne plus se revoir nous deux
Ça sent le Santa Barbara à plein nez ça. Il vaudrait mieux ? Ça veut dire quoi au juste ? C’est le grand tribunal des fées de Bontemps (je suis à fond dans le monde féérique de True Blood en ce moment. J’ai envie d’en être une) qui t’a prévenu qu’il vaudrait mieux ? Ou bien, tu as reçu une lettre de l’amicale des retraités de  Cravant – petit village Bourguignon où les gens sont très au courant des droits de l’homme et de la bienséance. Je connais un Cravanais. Pourquoi ne pas dire « je ne veux plus te revoir »? C’est mieux les choses directes. Et ta gonzesse t’en sera reconnaissante.

J’étais certain cette fois
Que tu me retiendrais
(Est-ce qu’il me parle de Pip et moi ? J’en mettrais ma main au feu, mes chamallows sur le barbecue !)
La règle d’or, mon cher, est de ne jamais être sûr de rien. En amour, il n’y a que des surprises. Mike, je sens que ton histoire est différente de la mienne. Tu m’as l’air confus. Tu veux quitter ta femme, mais tu veux qu’elle te dise de rester ? Je suis plus black and white que toi. Je pensais qu’on partait ou qu’on restait. Ceci dit, je suis qui pour comprendre l’Amour… ?

On se trompe quelques fois.
Ah ça oui. Ma première erreur c’était  d’écouter Chérie FM.  Etais-je nostalgique de mes années Parisiennes, ces années où dans ma Supercinq, en route pour la fac, j’écoutais RFM, Rire et Chanson et des fois Autoroute FM.


Une larme a tout changé
Ça y est, il remet ça le Mike. Si on parle de la mienne de larme, c’est au pluriel. Je pleure tout le temps. Je pleure d’abord et ensuite je parle. Un peu menstruel, j’ai remarqué que si je ne pleure pas, je suis chiffon en fin de mois, je ne trouve pas la synergie entre mon corps et ma tête. Il faut que j’expulse le stress et les mauvaises ondes par les larmes. Je suis par conséquent capable de pleurer en regardant Bob l’éponge et Patrick s’entendre à merveille ; l’amitié en particulier me fait pleurer.

Je me liquéfie s’il y a trop de générosité et de bonté autour de moi. C’est rare mais ça arrive. Je pleure aux réunions des parents d’élèves. C’est beau un gamin qui travaille très bien quand on croit toute l’année qu’il glandouille. J’ai refusé d’aller voir le dernier Spielberg War horse, avec le cheval qui pleure. J’aurais été capable de pleurer aussi ; trop gênant pour moi et pour mon voisin. La projection était réservée aux journalistes prestigieux de Londres. Je n’en fais pas partie hélas, mais je connais des gens. Et m’est avis qu’on ne pleure pas à ce genre de rassemblement.

Rien qu’une larme dans tes yeux,
Et soudain je réalise
Je réalise que de nous deux
C’est moi le plus malheureux
Mike, arrête ton char. D’après mon expérience, vous, les hommes, pouvez être aussi complexes et tordus que nous, les femmes. Voire plus. Et au passage, Mike, sacré déballage de sentiments. Chapeau!
Alors malheureux ? Un chien abandonné sur la route est malheureux. Un enfant à qui on ne tend pas la main, est malheureux. Nous, nous étions au-delà du malheur. Nous étions cassés, épuisés, vidés. Seule la distance nous guérirait, pas tes larmes, Mikey. 


Par ma faute trop de fois
Mon amour tu as pleuré
Puisqu’on en parle, Mike, oui. Là, tu l’as dans le mille. Ta femme et moi, on en a bavé. C’est pas le Vietnam mais presque. Betty Draper versus grosses boulettes de viande avariée. Nous sommes des vétérans du cœur brisé et si on nous chauffe un peu trop, on peut aussi casser des os avec nos talons. Et pleurer.


J’ai voulu partir cent fois
Et cent fois je suis resté.
Mike, je n’ai qu’un mot : salaud. 

Comment peux-tu aimer quelqu’un et vouloir partir. Si tu veux savoir, moi aussi, j’ai eu envie de claquer la porte et d’aller voir ailleurs. Prendre l’air, les mains dans les poches et rêver à une vie plus douce. Ça me fait penser que j’ai rêvé d’Ashton Kutcher la nuit dernière - c’est de lire Voici avant d’aller me coucher. On était très proche lui et moi, je lui remontais le moral, comme on fait pour un ami – il va pas bien en ce moment. Par contre, et je n’ai pas compris pourquoi, je lui disais que je ne pouvais pas coucher avec lui, non, car j’étais mariée. Que j’étais heureuse aussi, qu’il fallait qu’il me laisse tranquille.
Mama mia, même dans mes rêves je suis une vraie gourde. C’était le moment ou jamais de me faire plaisir, d’assouvir un vieux fantasme : prendre le petit déjeuner en tête à tête avec une star du cinéma !!! Et bien non, quand je rêve d’autres mecs, je leur dis que je suis pas dispo, que je suis mariée. A quoi ça sert de rêver d’eux alors ? Je suis trop chic fille, ça frôle le ridicule. Pauvre Ashton, il essayait par tous les moyens de me faire le coup de je te fais la bise et en fait, je t’embrasse sur la bouche etc…Une vraie canaille. Mais j’avais pas envie. C’est tout.
En me réveillant, j’avais un peu envie de pleurer, juste une larme. De sang.

Rien qu’une larme dans tes yeux
Je viens d’en parler !!!!!


Je comprends combien je t’aime
J’en étais sûre !!

Je t’aime et je veux te le dire
Je veux te revoir sourire
Passons l’incohérence de la strophe, c’est une chanson et d’amour qui plus est. Mike, je ne sais pas si tu étais Français ou Américain, comme ton nom nous induit en erreur, mais c’est lourd ce passage.  Lourd comme la barre de dix kilos que j’ai portée mercredi dernier. Au sport. Sinon, ça pourrait être comme pour Pip et moi.  On s’aimait mais on avait besoin de respirer.

Etc… »
J’ai éteins la radio. Quand c’est trop c’est Tropico. Soporifique le Mike en plus de me perturber émotionnellement. Et trop de « yeahh » « oinnn oinnnn » ; hey ho stop !
En fait, ça ne me réussit pas la  chanson française. Allez au dodo.






Merci à Olivia Chassagne pour ses illustrations sexy qui rendent hommage à la femme et la chanson française.








6 commentaires:

  1. J'ai rien compris !! J'adore !!

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  2. C'est peut-etre parce que tu n'aimes pas Mike Brant?

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  3. j'avoue, je suis plus du genre à aller chanter là-haut sur la colline si on devait en choisir un de cette époque, même si niveau tronche, pour moi les deux, c'est kif kif bourricot !

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  4. Cher Anonyme, es-tu en train de dire qu'il te faudrait un mardi Joe Dassin sur les champs Elysees?

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  5. y a possibilité chère mary me ?

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  6. Je suis partisane du tout est possible. Dis m'en plus je te ponds du Joe Dassin pour la fin du mois.

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