mardi 1 mai 2012

With a Little Help from My Friends

 
Retour à  London city, tout le monde descend.

Malgré la grisaille londonienne, j’étais encore en after honeymoon. J’avais décidé que je voulais perdurer l’insouciance, le fun,  la rigolade, le tordage de boyaux, le mal aux zygomatiques. Mais pour cela il me fallait une copine. J’avais besoin de papoter pour rien dire, besoin de légèreté, de parler de vernis à ongles et des news de Voici, de coupes de cheveux et du mec assis à la table de derrière qui n’arrête pas de nous, me, mater. J’étais une pouffe comme les autres et j’avais des besoins. Marre de régler des problèmes ou de faire des efforts. Le fils et le mari me parlaient football ou Elfishe, il y avait donc urgence à aller voir ailleurs et faire des rencontres.
Le pire, c’est que j’en avais des copines. Il y a eu Jule, l’Allemande, hyper cool. La  bio dans toute sa splendeur qui recycle tout ce qui bouge, avec ses pulls tricotés maison et ses chaussettes dans ses sandales. Clic clac ! On bossait ensemble et au bout d’un an, elle est partie avec son mec, vivre en Nouvelle-Zélande. Merci. On pouvait pas faire plus loin. Difficile d’aller la voir, c’était pas l’envie qui me manquait mais l’argent et le temps. Ensuite, il y a eu Nathalie, ah Nathalie… c’était ma copine de pub. Une pinte, une clope. Célibataire et toujours prête à faire la fête. Présentée par ma copine parisienne, c’était une globe-trotteuse. Elle débarquait de dix ans en Amérique et, comme moi, parlait le Jean-Claude Van Damme à merveille. On s’comprenait. Ça faisait du bien qu’elle vienne à la maison, et qu’on rigole en français. C’est dommage… Nathalie… le Brésil lui a tendu les bras pour un boulot et elle m’a laissée tomber comme une vieille chaussette. C’est sûr, moi, à coté d’un beau brésilien musclé, bronzé, sur un char à Rio, je n’ai pas fait le poids.
Plus tard, il y a eu Souad, rencontrée grâce à une amie commune et partie pour New York à peine avais-je commencé à lui raconter ma vie... J’y ai pensé, mais non. Rien à voir avec moi, si elles partaient toutes. Je suis, moi-même, une bonne amie. En tout cas, je m’applique.
Bon, passons à Sara, l’italienne qui vient juste de partir pour Ramsgate. C’était ma copine de cinoche et en plus nos enfants s’entendaient bien. Ramsgate… c’est la plus proche de toutes en fait. Une heure de Londres.
Peut-être que Londres n’est qu’un tremplin pour aller plus loin. Puré ! Ça fait six ans que je suis là, je plie les jambes, je tends les bras, mais je rebondis toujours au même endroit : Londres.
Toutes ces filles étaient et sont extras, elles aiment le voyage c’est sûr, elles auraient même bien besoin de se sédentariser, mais j’en ai des potes. Sans compter, celles depuis toujours, qui sont en France. Elles sont juste toutes, sans exception, loin. Oui, j’ai des copines, des vraies, des bonnes, des qui sont là quand ça va pas, des qui sont drôles, des intéressantes, pas toutes, des qui te donnent la patate, des qui en fait sont des copains, des qui ont aussi des problèmes, des jolies, des moins jolies, des qui pourraient faire un effort... Enfin des myriades. Faut juste être patiente pour les voir et surtout pas les rater quand elles viennent.
Mais pourquoi j’avais aucune Anglaise dans ma liste ? C’aurait été bien pratique pourtant. J’avais ma Cathy-Catoche, mais c’était aussi la sœur de mon mec, donc pas toujours évident.
Ça demandait réflexion ça… qu’est-ce que j’avais contre les Anglaises ?
Faisons un point. On savait déjà que je trouvais les hommes difficiles à cerner ; les femmes me paraissaient, elles, inaccessibles. Tous sexes confondus, ils me paraissaient tous pervertis par la politesse et la diplomatie, ils ne me regardaient jamais dans les yeux, verts et mystérieux pour ma part, et ne se touchaient jamais. Pas de main sur l’épaule amicale, ni sur la cuisse pour expliquer un point important et jamais de coco sur la tête pour rigoler. Je n’étais, par ailleurs, pas assez entreprenante, j’attendais qu’on m’approche, qu’on m’invite.
J’attendais...
Ils exécraient l’impromptu et l’inattendu, mais vénéraient le rendez-vous, qui ne va jamais sans son agenda, que je me suis procuré depuis, cela va sans dire. Ils n’étaient pas soirée à la maison. Ils étaient pub et binge drinking. Je n’étais pas contre, mais mon grand corps n’aimait plus les lendemains de binge et mes tremblements aux mains non plus. J’arrêtais tout ou j’allais chez les AA.
Mais moi, Marie, je ne me suis pas découragée, et à cause du football et des gens qui parlent Elfish, un jour, je me suis dis : allez zut, « essayons » ces Anglaises. J’aimais bien comment elles s’habillaient, elles avaient l’air décomplexées, libérées. Ça faisait envie. Elles aimaient le mini, les couleurs et  le bout de gras qui dépassait de la chemise. Pour faire couleur locale, je m’y suis mise.
Sachez que même si ce n’est pas vrai ou même si vous ne l’êtes pas, nous les Françaises avons la réputation d’être mince. C’est comme ça. Ne le niez pas, mais glissez vous, comme moi, dans la peau de cette Française. Si on me disait que j’étais mince comme un roseau, je disais bien sûr. La réalité était tout autre et comme je ne suis pas un petit rat de l’opéra, j’ai hérité des petits bourrelets, rapport à la bière et les chips au vinaigre. Hey, je m’adaptais !

Alors, voilà où j’en suis aujourd’hui, je fais le bilan: il ne faut pas se vexer, il n’y a rien de personnel, c’est dans leur culture. J’ai mis du temps mais j’ai réussi, je les aime mes Anglais et mes Anglaises. Je vous aime Jessica, Kate, Rachel, Alice, Alex, Sarah, Carole, Sonia, Jane etc.… vous  m’intriguez, je ne vous comprends pas toujours, mais vous valez le détour. Je vous ai bien eu en tombant enceinte.  Vous avez adoré ! J’ai dû me tourner vers une autre catégorie de filles. Mais pourquoi pas, si on parle pas que de couches culottes et de vomi.






1 commentaire:

  1. Yes on est synchrone today.
    T'as, vu moi aussi je parle le JCVD.
    Je crois qu'on a toutes fait un peu la même expérience: c'est cul-tu-rel!
    Dis, il y a de drôles de prénoms dans le premier dessin (je dis ça, je dis rien)

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