mardi 10 avril 2012

When I'm sixty-four

 Je me marie, ça vous défrise ?
 
Voilà, nous étions un 6 Août et c’était le jour de mon mariage. Effervescence,  tension, peur d’être en retard et d’oublier de mettre une culotte bleue pour la chance, une centaine d’invités, mains moites : l’émotion était à son comble. Je savais que rien de grave ne pouvait arriver ; le marié était bel et bien là et n’avait pas changé d’avis. Que demander de plus ? Ça commençait vachement bien cette histoire.
Samedi matin, c’était jour du marché. Direction la mairie, en famille. En fait, c’est ce que j’ai préféré. C’était simple. Le Maire était chaleureux, avec son accent du sud à couper au couteau. Pas sûre que mon mari ait tout compris, d’ailleurs. En sortant de la mairie, les petits vieux du village nous ont serré la pince, en nous donnant leur bénédiction. Voilà, ça aurait pu s’arrêter là, pour moi. Ma robe turquoise à canards jaunes faisait des ravages, je me sentais pousser des ailes (de canards).



J’ai à peine vu mon mari de la journée. Il y avait, malgré l’allégresse de la fête, deux mondes devant nous. Les Français, tous la clope au bec, aux tenues chics et les Anglais rougis par le soleil et qui n’en revenaient pas d’être en France et à un mariage en même temps.





Après, ça s’est corsé un peu au niveau des discours. Les Anglais sont très friands de ces choses-là, nous Français, moins. Il a fallu traduire chaque intervention et on n’avait pas vraiment réfléchi à ça. Un ami bien urbain, mon meilleur, Cédric, s’est dévoué. Ça nous a valu trois heures, montre en main, de discours. J’en ai vu bailler et même se plaindre. Je pense que mon père a réussi à vexer deux ou trois personnes ce soir là et un peuple entier, quand il a chanté «  buvons un coup, buvons en deux… Et merde pour le roi d’Angleterre ! ». Celle-là je pense qu’on aurait pu s’en passer… Mais, on a les parents qu’on a. Les Anglais étaient tellement plus distingués. Mon beau-frère était chargé de nous transmettre les hommages de ceux qui n’avaient pu venir, ou de nous rappeler, combien Pip était amoureux et transformé depuis notre rencontre. Quelques anecdotes rigolotes sur lui petit et c’était fini (mon père, pendant ce temps, levait toujours son verre à l’Angleterre).

Première danse sur une chanson de Nougaro qu’on avait soigneusement choisie et qui n’arriva jamais. On a dansé quand même,  je sais plus comment, ni sur quoi, mes souvenirs sont embrouillés par le champagne, j’espère juste que je n’ai pas fait ma choré au sol avec Julie et Cédric. On a fermé la boutique à cinq heures.
Hey, les copains, est-ce qu’à un moment donné, j’ai fait le rouleau compresseur, entortillée dans ma robe ? Allez dites-moi ! Petit Jésus, faites que non.

Lendemains difficiles donc, mais heureuse d’être franco-anglaise, heureuse  d’être mariée à Pip, les mariages j’adore, mais bon,  heureuse que ce soit fini aussi.








2 commentaires:

  1. la choré au sol!! moi qui ai eu l'extrême honneur de pouvoir contempler Julie dans la sienne de choré au sol, j'ai bien ri rien qu'à l'idée que cela aurait pu t'arriver ce soir là!
    ayant un père qui adore se donner en spectacle dans les grandes occasions je ne compte pas les fois où j'ai rigolé devant les têtes réprobatrices de certains membres de la famille, et surtout devant la tête de ma soeur à son mariage!
    ça date surement maintenant ce mariage, mais tous mes voeux de bonheur à vous deux!

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  2. Ah la chore au sol…un honneur, une joie , parfois juste un moment qu'on voudrait oublier.

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